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Par Gilles william Goldnadel FIGAROVOX/CHRONIQUE – De l’économie à la sécurité en passant par l’immigration, la classe politique semble agir inlassablement contre l’intérêt du pays, pointe notre chroniqueur. Arrive le moment où le regard politique ne suffit plus à appréhender l’irrationalité de la situation politique, médiatique ou judiciaire française. L’auteur de cette chronique désabusée et pessimiste n’est en rien psychologue diplômé, mais il n’en considère pas moins que la folie du temps l’autorise à tenter d’expliquer l’inexplicable sous un angle psycho-culturel et non plus strictement politique. Il partira du postulat aussi arbitraire que difficilement contestable que l’irrationalité constatée ne peut rationnellement s’expliquer que sous le prisme du maintien de la domination de l’idéologie gauchisante au plan médiatique, administratif, éducatif, culturel, artistique et judiciaire. Cette domination déstructurante étant aujourd’hui d’autant plus intolérable et intolérante qu’elle contraste avec l’opinion publique majoritaire. Premier symptôme : une France en faillite qui décide de s’appauvrir encore davantage et de renoncer à des économies existentielles. Foin de chiffres abstraits. L’économie française est aux abois. Standard & Poor’s vient de rabaisser sa note. Au même moment, l’Assemblée nationale est prête à renoncer à la réforme des retraites qu’imposait le vieillissement de la population. Il va en résulter une aggravation de la dette abyssale. Le mot « suicidaire » est le plus pertinent dans le lexique psychologique. Dans ce même cadre psychiatrique, le président et son ancienne première ministre, qui avaient enfanté cette réforme bientôt avortée, ont battu en retraite jusqu’au reniement de leur enfant. Il est vrai que cette faillite financière s’explique en grande partie par la folle politique du « quoi qu’il en coûte » menée depuis le Covid jusqu’aux élections présidentielles pour la raison très égoïste mais plus que rationnelle du désir d’être réélu à frais exceptionnels. Certes, et contrairement à ce qui est écrit en préambule, cette politique économique suicidaire fait l’objet d’une approbation populaire tacite. La suspension de la réforme des retraites comme le « quoi qu’il en coûte » étant approuvées majoritairement. Peu importe que toutes les tentatives socialistes dans le monde aient fini en banqueroute : la gauche aime tellement les pauvres qu’elle les multiplie. Mais c’est que, précisément, sur le plan macroéconomique, l’idéologie gauchisante fondée globalement sur une conception paresseuse de l’assistanat, de l’argent magique, de l’absentéisme et de la détestation des riches règne sans partage. L’expérience historique est sans effet. Peu importe que toutes les tentatives socialistes dans le monde aient fini en banqueroute : la gauche aime tellement les pauvres qu’elle les multiplie. Seul le terme de décérébration intellectuelle et culturelle est de nature à expliquer cet état d’esprit figé. Second symptôme : le triomphe irrépressible de l’immigration. À supposer, par hypothèse absurde, qu’il fallait absolument que, pour un prétendu besoin de stabilité, le parti des Républicains ait été contraint d’accepter l’étrange bargain du nouveau premier ministre qui a cédé à l’exigence socialiste, il aurait pu contre-proposer, pour contrebalancer, une mesure forte pour contrer les progrès irrésistibles de l’immigration irrépressible : un demi-million de nouveaux arrivants cette année, en majorité du Sud musulman. Ici encore, il s’agit d’une question existentielle. Il n’y a pas même songé. Son renoncement est partiellement du domaine de l’inconscient. Il a deux causes. La première est d’ordre tristement pratique : les politiciens de droite savent bien qu’ils ne peuvent plus rien changer en l’état, tant la gauche administrative et politique a le pouvoir de paralyser toute velléité de tenter de desserrer l’étau migratoire qui étrangle mortellement le peuple français. Le Conseil d’État, le Conseil constitutionnel et, à un degré plus élevé, la Cour européenne des droits de l’homme (infiltrée par des juges proches de l’Open Society internationaliste de George Soros, comme l’a montré l’article du Figaro de Paul Sugy) sont en mesure d’annuler toute loi de légitime défense du peuple français. Mais il est aussi sans doute une raison inconsciente chez les Républicains de ne pas avoir contre-proposé une mesure vitale de régulation de l’immigration : une sorte de surmoi malgré soi. La lutte contre l’immigration continue à avoir mauvaise presse dans l’univers médiatique. Ce combat existentiel est ingrat et inélégant. Je pourrais prendre mille exemples, je n’en prendrai que deux. Je pointe la responsabilité d’une idéologie gauchisante pathologiquement anti-occidentale ayant fait une alliance, non seulement de circonstance mais aussi fondamentale, avec l’altérité islamique radicale. Jeudi 16 octobre, un Algérien sous OQTF, tristement connu de la police, a agressé sexuellement une jeune fille de 16 ans près de la gare de Caen. La victime a tenté de fuir, mais son agresseur l’a rattrapée et entraînée dans un immeuble pour lui imposer sa volonté en lui plaçant un couteau sous la gorge. L’homme a été placé en garde à vue. Sans la « fâcheuse sphère », cette information serait demeurée secrète. Les organisations féministes n’étant pas intéressées : pas la bonne victime, pas le méchant bourreau. Vendredi s’est ouvert à Paris le procès de Dahbia Benkired, qui a assassiné la petite Lola dans des conditions qui provoquent le dégoût et la désolation. La manière dont l’audiovisuel de service public a présenté l’affaire résume tout. À 7 heures, avant tout débat judiciaire, avant que de s’apitoyer sur le sort de la petite victime et de sa malheureuse mère (le père, dévasté, étant décédé peu de temps après), France Inter indique que « l’ultradroite veut instrumentaliser le procès ». Ensuite, l’on entend Éric Zemmour et Marine Le Pen mettre vivement en cause le laxisme migratoire, notamment s’agissant des OQTF. Pour mettre à mal cette « instrumentalisation indécente » d’un « fait divers », la radio publique fait entendre la voix de l’avocate de la famille de Lola, qui confirme que la question migratoire n’entrera pas dans le prétoire. C’est l’évidence. L’auteur de cette chronique, en qualité d’avocat des familles de Sarah Halimi et de Mireille Knoll, massacrées par des antisémites sanguinaires, n’aurait pas eu l’idée de faire, en robe lors du procès, celui, politique, de l’immigration islamiste. Le citoyen, en revanche, ne se dérobe pas pour mener ce combat existentiel chaque jour. C’est pourquoi interdire, sous peine d’être rangé dans le ghetto insalubre de « l’ultradroite », de faire remarquer qu’un État qui se prétend de droit est responsable de la mort de Lola en n’ayant pas exécuté l’ordonnance de quitter le territoire français de l’Algérienne Benkired, relève de la terreur intellectuelle. Idem quant à l’obligation morale et politique de constater que cette dernière était entrée en France sous le statut mensonger « d’étudiante ». Et de se révolter de ce que la diplomatie française ait osé se vanter récemment d’accueillir davantage encore de prétendus étudiants provenant d’une dictature qui retient en otage un vieil écrivain français courageux mais cancéreux. Le Parti républicain, quand il n’a pas la fermeté morale d’exiger au moins une contrepartie migratoire à son acceptation d’une exigence économique socialiste ruineuse, est inconsciemment victime de ce terrorisme intellectuel permanent depuis quarante ans, qui annihile la volonté et la capacité de se défendre contre un danger mortel. Troisième symptôme : l’antisémitisme irrépressible. J’ai écrit à plusieurs reprises que la digue qui retenait l’antisémitisme montant avait sauté. Et ici encore, je pointe la responsabilité d’une idéologie gauchisante pathologiquement anti-occidentale ayant fait une alliance, non seulement de circonstance mais aussi fondamentale, avec l’altérité islamique radicale. Et à nouveau, deux exemples récents plutôt que mille, puisés ici au sein de la gauche médiatique et là syndicale. Le magazine Télérama a cru devoir publier cette semaine un article dans lequel il s’inquiète du financement par des organisations juives françaises d’un documentaire sur la 5 consacré au pogrom du 7 octobre. Sous le titre : « L’étonnant financement du documentaire Les guetteuses du 7 octobre soulève des interrogations ». Le magazine de télévision très marqué à gauche s’étonne de la présence de deux institutions juives de renom, Judaïsme en mouvement et la Fondation France-Israël, parmi les investisseurs. Au même moment, le syndicat CGT de France TV publiait un tract encoléré intitulé : « Le communautarisme n’a pas sa place sur France TV ! ». Selon le syndicat, un article publié sur le site de France 3 Île-de-France à propos de la commémoration du 7 octobre « posait des problèmes idéologiques », à commencer par son titre à rallonge : « On pense à ceux qui sont revenus, à ceux qui ne reviendront jamais et à ceux qu’on espère encore. » Il ne s’agirait que d’un point de vue communautariste n’émanant que de la seule communauté juive. L’utilisation du mot « pogrom » étant contestable. Il s’agissait en fait d’une « instrumentalisation pour stigmatiser LFI ». À la suite de nombreuses protestations, la CGT a présenté ses excuses. Pas Télérama. Il n’en demeure pas moins que l’extrême gauche médiatique et syndicale française en est arrivée à un état de folle détestation tel – toujours pour cause de soumission à l’altérité orientale – qu’elle dénie aux juifs français le droit de pleurer les morts du pogrom. La digue a sauté. Faillite, submersion, haine. La France est suicidaire, mais l’on sait bien d’où vient le vent qui l’affole. Un coupe-vent ou la mort. Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox. Il a publié Journal d’un prisonnier (Fayard, 2025). Il est également président d’Avocats sans frontières. Source: JForum.fr
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